Cette année, la rencontre avait pour thème "Migrations et jeunes : une chance pour la société et pour l'Église en Europe". Avec l'aide de plusieurs experts qui ont développé les aspects théologiques et pastoraux du thème de la rencontre, un riche échange d'informations et d'expériences a eu lieu entre les représentants des différents pays d'Europe du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest.

Les participants à la Rencontre ont souligné la nécessité d'intensifier et améliorer la pastorale des migrants en général, et celle des jeunes en particulier. Ces derniers représentent l'avenir de la nouvelle société européenne et d'une Église renouvelée et enrichie par l'apport des nombreux jeunes qui arrivent en Europe ou qui y naissent, originaires de diverses cultures et porteurs de riches traditions religieuses. Ils sont une "chance pour l'Église et pour la société européennes". Durant la rencontre, les participants ont insisté sur le rôle de premier plan qui revient dans ce processus à l'Organisation des Nations Unies (ONU), au Conseil de l'Europe (COE) et à l'Union Européenne (UE).

Des faits douloureux, tels que les désordres dans les banlieues en France ou les attentats de Londres, dont les protagonistes sont des jeunes, fils ou petit-fils d'immigrés, montrent clairement que le processus d'accueil et d'intégration des immigrés en Europe présente de graves lacunes.

Les participants à la rencontre de Sigüenza se proposent de faire parvenir à leurs Conférences épiscopales et à l'Église de leurs pays respectifs le fruit de leurs réflexions, en s'engageant à donner une plus grande attention aux jeunes immigrés. Pour cela, il faut mettre en place dans les paroisses des services adéquats dans le domaine de la formation et de l'associationnisme pour favoriser l'accueil fraternel, la reconnaissance du rôle qui leur revient, la participation au débat politique et l'intégration harmonieuse qui rendent possible un avenir commun dans une Europe juste et solidaire.

Impressionnés par les faits dramatiques qui ont récemment accompagné l'arrivée des immigrants d'Afrique aux îles Canaries, sur les côtes de la Péninsule Ibérique, en Italie et à Malte, les participants considèrent que ce phénomène est la conséquence de la situation injuste de pauvreté et de sous-développement qui existe dans les pays d'origine des immigrants. Poussés par la nécessité, ceux-ci se lancent à l'aventure pour réaliser leur " rêve " européen avec le désir d'échapper à la pauvreté et d'améliorer leur situation et celle de leur famille. Les participants à la Rencontre dénoncent cette situation injuste et s'en appellent à la responsabilité des pays développés d'Europe, de l'ONU, du COE et de l'UE pour qu'ils mettent en oeuvre des politiques plus généreuses d'aide au développement dans les pays pauvres et des contrôles plus stricts sur les mafias et les trafiquants d'hommes. En même temps, ils expriment leur solidarité envers la Conférence épiscopale d'Espagne, les diocèses de Tenerife, des Canaries et les autres diocèses concernés, ainsi qu'envers Caritas, les Congrégations religieuses, les ONG et tous ceux qui, par leurs efforts, contribuent à secourir ces personnes, victimes de la pauvreté et des abus des trafiquants et exposées à de graves dangers.

Les participants manifestent en outre leur solidarité envers S.S. Benoît XVI qui a appelé à un dialogue interreligieux et autocritique, en reprenant à leur compte l'exigence qu'il a proclamée de renoncer à toute violence au nom de la religion.